Intentions de l'auteur

 

Un cachot : puits sans fond des désespérés, des laissés pour compte et des victimes des hommes...

Trois femmes : stigmatisées par la souffrance, la peur et la colère.

Premier drapeau tricolore féministe, la blonde, la brune et la rousse. Jeune fille, jeune femme et femme.

Pendant que la Révolution française institue l'égalité entre les hommes et les femmes par la décapitation, elles attendent l'heure de la mort, fatalistes ; et pourtant, dans leur résignation... elles se souviennent d'Olympe, d'une citation, d'une apparition, elles l'inventent, la créent, la recréent au gré de leur besoin, de leurs fantasmes. Elles atteignent au mythe pour la survie, par urgence.

Le texte de Giancarlo Ciarapica construit peu à peu le personnage d'Olympe de Gouges, à travers le prisme des trois femmes, autour d'extraits de textes d'Olympe (essentiellement, la Déclaration des droits de la femme).

Bien que l'absence d'Olympe soit clairement établie durant tout le récit, la présence de l'héroïne ne cessera d'enfler au rythme de la construction du mythe d'Olympe.

Trois femmes génèrent trois styles d'écriture; la précieuse, l'illettrée, l'occitane.

Métissage des langues, musique des accents, ici les sons et leur chant parlent plus que les mots. Comme on suit une bannière d'un même pas, les citations d'Olympe harmonisent les trois personnages. Seraient-elles toutes un peu Olympe, au paroxysme de leur dignité retrouvée?